Le village

CONDILLAC, Commune du Canton de Marsanne

  • 1360 : Castrum de Condilaco; Castrum et territorium de Condilhaco, Valentinensis diocesis, (Cartulaire de Montélimar, 157)
  • 1397 : Condiliaco, (Columbi: De reb. épisc. Valent, 137)
  • 1548 : Condilhat, (Terrier de l’évêque de Valence)
  • 1549 : Condilhacum., (ibid.)
  • 1595 : Condilhas, Condilhac, (Rôle de tailles).

Avant 1790, Condillac était une communauté de l’élection, subdélégation et bailliage de Valence, formant une paroisse du diocèse de Valence — Capella de Condilhano, XIVe siècle (Pouillé de Valence) dont l’église, rebâtie en 1686, était dédiée à saint Pierre — Ecclesia Sancti Petri Condilhacii, 1509 (Visites épiscopales). La cure était de la collation de l’évêque diocésain, et les dîmes appartenaient au prieur des Tourrettes.

Au point de vue féodal, Condillac était une terre qui, premièrement possédée par les abbés de Cruas (Ardèche), ensuite par les Adhémar, fut acquise de ces derniers, en 1360, par les évêques de Valence, qui l’inféodèrent en 1451 aux Plovier. Ceux-ci la vendirent en 1453 aux Prion ou Priam, qui s’éteignirent en 1592 chez les Forez, lesquels s’éteignirent eux-mêmes au commencement du XVIIe siècle chez les Armand, derniers seigneurs de Condillac.

Comprise en 1790 dans le canton de Sauzet, cette commune a été attribuée à celui de Marsanne dans la réorganisation de l’an VIII.

La population de Condillac était de 150 âmes, formant 39 familles, en 1773.

Source : Bibliothèque_nationale_de_France

L’église Saint Pierre-aux-liens

Propriété de la commune de Condillac, enclavée dans le vieux village et près du château, l’église Saint Pierre aux liens a été construite en 1509 à la suite d’une visite épiscopale. Elle fût alors rattachée à la paroisse de Valence.

Forte d’une communauté de 141 âmes, elle porte d’abord le nom de « Ecclesia Santi Petri Condilhacci »

Ruinée par suite des pillages des guerres de religions, elle fût reconstruite en 1686 (voir la clef de voûte de la porte d’entrée) puis remaniée dans sa forme actuelle en 1715.

De décoration certes modeste, vous pourrez découvrir la voûte en cul-de-four de l’abside, deux tableaux représentant la libération de St Pierre aux liens par l’Archange Gabriel, un portrait de Saint Pierre ainsi qu’une très belle bannière de procession.

Par la suite, elle changea de nom pour prendre l’actuel, l’église de Saint Pierre aux liens en l’honneur de ce Saint qui entra dans l’histoire à la suite de son emprisonnement en l’an 43 par Hérode Agripa, roi des juifs et de sa libération par l’Archange Gabriel. La nuit précédant son exécution, ce dernier vint exaucer les prières des fidèles en délivrant Saint Pierre de ses chaînes et des 16 soldats qui le gardaient nuits et jours. L’Archange apparu au milieu d’une lumière céleste, les chaînes tombèrent d’elles même, les portes s’ouvrirent et les gardes ne réagirent pas. Saint Pierre put rejoindre ses fidèles pour leur raconter ce miracle. Les chaînes furent recueillies et conservées pieusement par les fidèles

Aujourd’hui, l’église communale de Condillac fait partie de la paroisse Sainte Anne de Bonlieu. Une église parmi la cinquantaine existant sur la paroisse. Cette dernière est composée de 38 communes certaines possédant plusieurs églises.

La paroisse Sainte Anne de Bonlieu est organisée en 5 communautés, Condillac fait partie de la communauté St Marcel qui regroupe 8 communes ; Condillac, La Coucourde, La Laupie, Les Tourrettes, Marsanne, St Marcel les Sauzet, Sauzet, Savasse.

Comme toutes les églises communales non utilisées chaque dimanche, notre église est ouverte pour les mariages et les funérailles, les baptêmes ayant lieu à l’issue d’une messe dominicale.

Les visites sont possibles lors de la journée du patrimoine et pour des évènements particuliers.

L’accès au vieux village et à l’église se fait à partir d’un sentier situé sur la droite entre le cimetière et le portail du château de Condillac.

Messe dans l’église St Pierre aux liens
Le clocher

Les Sources de Condillac

LE 16 Juin 1845 de pieuses femmes se rendant en pèlerinage pour assister à la consécration par Monseigneur l’Evêque de Valence d’une chapelle dédiée à St Régis à Lachamp (commune de La Coucourde) se reposèrent au pied du Mont Givaude (Givode) pour se rafraîchir.Elles se désaltérèrent dans la rivière la Leyne qui baigne l’étroite vallée de Condillac, et l’une d’entre elles, vit une source, à ce jour inconnue, se déversant dans le cours. Elles furent agréablement surprises par le goût de ce breuvage et cette découverte se répandit tant pour ses qualités gustatives que pour ses qualités médicales (voies digestives essentiellement). Elle attira beaucoup de goûteurs et fut donc baptisée Saint-Régis.

La réputation de cette source aux saveurs si particulières voyagea jusqu’aux oreilles de Mathieu de la Drôme, politicien et homme surprenant par ses diverses inventions, qui fit analyser l’eau et acheta la source en 1846 pour mille huit cents francs (or). Ses analyses révélèrent les qualités très bénéfiques tant pour les digestions difficiles, névroses, hépatites, coliques néphrétiques et même maladies des organes sexuels etc… Il obtint l’autorisation d’exploitation par décret du 1er mai 1852. Mais les activités politiques et l’exil de Mathieu de la Drôme ne lui permirent pas, bien qu’ayant démarré son exploitation, de bénéficier réellement de sa commercialisation, il mourut 3 ans avant qu’elle ne soit reconnue d’utilité publique le 18 novembre 1868.

Le nom de la source devint Anastasie (nom d’une des filles de Mathieu de la Drôme) quant une épidémie de cholera sévit et que le Docteur Bonnet de Valence utilisa les eaux de Condillac pour apaiser les malades en 1862. Alors sa commercialisation démarra vraiment (180 000 bouteilles/an).

Quatre autres sources existaient sur la commune, dont Lise au nom de l’autre fille de Mathieu de la Drôme.

Après sa mort plusieurs propriétaires se succédèrent pour exploiter la source (Legards et Cie, Dupuy, Guillot, Faure…) et sous le nom de « Anastasie reine des eaux de table » jusque 800 000 bouteilles furent produites par an. Les expéditions développèrent la gare de La Coucourde et l’eau obtint même des médailles d’or à Paris, Bordeaux et Nice. La prospérité se maintint jusqu’à la dernière guerre.

Ensuite la réussite passée ne fut qu’un souvenir malgré la modernisation des moyens techniques de production et les recherches d’autres sources sur la commune, des problèmes de gestion ne permirent pas de pérenniser cette exploitation.

Annexe pour les curieux :

Site internet : Eaux.minérales.oubliées.over-blog.com

1852 – Débit de la source : 2000 litres par 24 heures. – l’eau de Condillac était une des eaux contenant le plus de bicarbonate de chaux.

« Unie au vin ou aux sirops acidulés, l’eau de Condillac est très agréable à boire, aussi l’a-t-on nommée Reine des eaux de table. Dans les grandes villes, notamment à Paris, elle avait remplacé dans toutes les bonnes maisons, les eaux gazeuses fabriquées, connues sous le nom d’eau de Seltz, préparations toujours nuisibles pour la santé. » Prix à Condillac : 15 cts la bouteille.

Recueil des travaux de la société de Tours 1857 – Docteur Socquet : Mémoire sur les eaux de Condillac. L’eau de Condillac facilite la digestion et réveille l’appétit. Elle occupe le 1er rang parmi les eaux bicarbonées calciques.

Vie de Mathieu de la Drôme, homme politique député, savant : Wikipédia.org, romanshistorique.fr, romansdromeparlescartespostales.fr