Référent Lutte Anti Vectorielle: Roberto Marangoni

Considérant que le moustique Aedes albopictus, plus connu sous le nom de moustique Tigre,  est un vecteur potentiel d’arboviroses telles que le chikungunya, la dengue, le zika, sa présence peut favoriser l’introduction dans le département de maladies à transmission vectorielle pouvant avoir des conséquences sur la santé humaine. Un nouveau plan anti-dissémination du chikungunya et de la dengue en France métropolitaine a été élaboré avec pour objectif le renforcement  de la surveillance entomologique et épidémiologique liées à Aedes albopicuts, des mesures de lutte anti-vectorielle, et d’information. Le plan est mis en œuvre dans le département de la Drôme par l’arrêté préfectoral n°26-2018-05-03-003.

  Les propriétaires publics et privés, locataires et occupants à quelque titre que ce soit sont tenus de prendre toutes les mesures pour supprimer les gîtes larvaires d’Aedes albopictus. Les maîtres d’ouvrages, les maîtres d’œuvre, les entrepreneurs de travaux publics ou privés devront, pour la conception des ouvrages, la conduite et la finition des chantiers, prendre toutes les mesures pour éviter la création des gîtes larvaires d’Aedes albopictus et pour les supprimer le cas échéant.

  Les gîtes larvaires désignent des collections d’eau de petites tailles dans lesquelles les œufs seront pondus et où la phase aquatique du cycle de développement du moustique s’accomplira. Ils sont de natures très diverses mais essentiellement anthropiques (créés par l’homme) en France métropolitaine alors qu’ils peuvent aussi être naturels dans les territoires ultramarins.

Différents lieux propices au développement Aedes albopictus. (a) toiture terrasse favorisant la stagnation de l’eau, b) avaloirs pluviaux, (c) soucoupes de pots de fleurs, (d) bidon de récupération d’eau de pluie, (e) divers récipients contenant de l’eau.

Le développement du moustique débute par un œuf, généralement pondu sur la paroi d’un récipient ou d’un ouvrage, à la limite de l’interface air-eau. Les œufs de ces Aedes sont dits « durables » car ils sont capables de rester viables à l’état sec, sur la paroi du gîte larvaire : l’éclosion est donc possible plusieurs mois après la date de ponte des œufs.

La lutte contre les gîtes larvaires inclut essentiellement une lutte mécanique (vider ou de supprimer les gîtes larvaires potentiels (suppression des coupelles sous les pots de fleurs), de mettre en place des barrières physiques empêchant la ponte (couvrement des réserves d’eau) ou d’aménagements urbains visant à limiter la stagnation de l’eau, mais la lutte biologique peut également être envisagée dans certains cas (utilisation d’organismes vivants pour limiter les populations d’une espèce nuisible, par exemple, l’introduction de poissons qui vont se nourrir des larves de moustiques dans un bassin. Il est néanmoins important de n’utiliser que des espèces endémiques de prédateurs).

  L’EIRAD (Entente Interdépartementale de démoustication) procède aux opérations de surveillance entomologique et de lutte contre les moustiques pour la période allant du 1er mai au 30 novembre (pose de pièges dans 8 communes drômoises, Condillac n’est pas incluse, et traitement adaptés). Les agents sont habilités à pénétrer avec leurs matériels sur les propriétés publiques et privées même habitées (propriétaires, locataires… seront avisés au préalable, en cas de refus, l’intervention peut être réalisée après l’expiration d’une mise en demeure de 10 jours du Préfet, sauf cas de menace pour la santé humaine, mise en demeure établie par le maire et intervention sans délai).

   Est puni d’une amende de 4ème classe (750€) le fait de ne pas se conformer aux prescriptions émises par les agents de L’EIRAD pour les opérations de démoustication. En cas de défaut d’exécution par les propriétaires publics et privés, locataires et occupants à quelque titre que ce soit,  ainsi que par les maîtres d’ouvrages, les maîtres d’œuvre, les entrepreneurs de travaux publics ou privés, de leurs obligations de destruction des gîtes larvaires, les agents de l’EIRAD pourront procéder d’office et aux frais des intéressés (+ amende 4ème classe 750€), aux travaux nécessaires après expiration d’une mise en demeure de 2 mois du préfet.

Photo a: Femelle Aedes allbopictus. Photo b: Femelle Aedes aegypti.
Photo c: Larves d’Aedes albopictus. Photo d: Nymphes d’Aedes albopictus
Reproduction
Différents lieux propices au développement d’Aedes albopictus et d’Aedes aegypti